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Voyages et Expéditions

Les visites virtuelles des fonds voyages et expéditions de la MPP
visite guidée

Eliane Janet-le-Caisne et les fouilles archéologiques du Site de Suse (Hiver 1969-1970)

 

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Par le hublot et au dessus des nuages

Fin 1969, Eliane Janet-Le-Caisne est engagée par la Délégation archéologique française en Iran pour couvrir les fouilles archéologiques du site de Suse dirigées par Jean Perrot. C’est alors la seconde campagne de fouilles du site. La première bénéficia de la couverture photographique de Mlle M. Mignon.
Notre photographe est à ce moment-là en fin de carrière, et cette mission est peut-être pour elle la première occasion de prendre l’avion. En vol, elle fait une série de dix-sept clichés au travers du hublot de l’appareil pendant son voyage.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Vue générale du site de fouilles ; archéologue marchant   Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Pierre tombale de la période islamique

Les recherches archéologiques en question se déroulèrent du 15 décembre 1969 au 24 avril 1970. Leur programme prévoyait des fouilles sur cinq sites différents de l’ancienne ville de Suse : le Djaffarabad situé au nord du site lui-même, l’Acropole, le tépé de la Ville Royale, le palais du Chaour et l’Apadana.

Le premier de ces sites, le tépé Djaffarabad, fut fouillé par Mlle Geneviève Dolfus. Il était question d’y mener des recherches stratigraphiques qui identifièrent deux périodes d’occupation du site dont l’une antérieure à la fondation de Suse et l’autre contemporaine de la première occupation de Suse. Les recherches menées sur ce site et le matériel que l’on y a trouvé permirent de mieux cerner la structure socio-culturelle de la Susiane et les conditions de son essor. Cette même fouille étudia également les niveaux islamiques dont la photographie d’une pierre tombale illustre les résultats.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Tell de l’Acropole : vue de fondations   Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Acropole : dégagement des niveaux stratigraphiques, ouvriers et wagonnets

Le second site à bénéficier de recherches stratigraphiques fut, au cours de ces fouilles, l’acropole de Suse. Celles-ci furent dirigées par Alain Le Brun. En 1970, ces recherches se concentrèrent sur les niveaux inférieurs - les plus anciens - et moyens - eux d’essence pro-élamites. Le matériel dégagé fut tout aussi riche et varié que sur le site précédent.
Les deux photographies ci-contre illustrent cette recherche. La première nous offre une vue des fondations de l’Acropole une fois dégagées. La seconde illustre le travail de recherche stratigraphiques dans son acception la plus authentique ; on y voit ouvriers et archéologues y travailler à l’aide de wagonnets.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Palais du Chaour : salle hypostyle, vue partielle du site de fouilles. Wagonnets et passants ; ville et château de Chouch en arrière-plan   Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Palais du Chaour : tombe parthe

Si les fouilles archéologiques du tépé de la ville royale de Suse ne semblent pas avoir été saisies par Éliane Janet-Le Caisne, les travaux de dégagement du palais achéménide sous la direction de l’archéologue Audran Labrousse (architecte) sont eux plus richement documentés. Durant ces travaux fut partiellement mis à jour un nouveau palais comportant une salle hypostyle. Ce nouveau palais fut baptisé Palais du Chaour, nom de la rivière avoisinante. On peut admirer ci-à gauche la découverte avec, en arrière-plan, le château de Chouch.
Au même endroit, les fouilles révélèrent un édifice parthe et un site funéraire de la même civilisation dont on voit ci-à droite les restes d’une tombe.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Apadana : fabrication d’un sol en briques crues   Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Apadana : fabrication de moulages des tables de fondation

Enfin, la mission archéologique de Jean Perrot mena des travaux sur la colline de l’Apadana où fut effectuée une restitution partielle du grand palais Achéménide durant laquelle on rechercha les fondations des murs. Durant ces fouilles, furent découvertes deux tables de fondations du palais de Darius Ier.
Ce travail et ces découvertes sont ici visibles sur ces deux photographies représentant le personnel à l’ouvrage.
La première nous montre un ouvrier iranien en train de s’affairer à fabriquer un sol en briques crues sur la fondation. La seconde nous montre trois archéologues veiller à la confection d’un moulage des précieuses tables de fondations découvertes.
Ces photographies corroborent la volonté de Jean Perrot, tout nouveau directeur des fouilles, qui, pour la première fois, associa et forma le personnel iranien.
A noter, pour les amateurs d’archéologie orientale : le site Persée offre à la lecture de nombreux articles sur les fouilles ici photographiées et leurs acteurs dont nous avons tirés les éléments scientifiques.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Quatre archéologues dont Audran Labrousse et Rémy Boucharlat, portrait   Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Femme nomade portant un plateau sur la tête, portrait en buste

Si la mission première d’Éliane Janet-le-Caisne est d’assurer la couverture photographique des fouilles, elle tire parti de ce séjour pour dresser le portrait des gens qui l’entoure. 
Les portraits sont principalement ceux d’archéologues ou d’autres membres des fouilles, cependant son objectif se tend également vers les populations locales, notamment vers la population pastorale nomade du Khuzestan que sont les bergers du mont Zagros. En témoigne le magnifique portrait en buste de cette bergère qui porte un plateau sur la tête.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Défilé du Norouz   anet-Le Caisne, Éliane (1906-2000),, buffles au bain

Au contact de ces pasteurs, Éliane Janet-Le Caisne retrouve son goût pour la photographie animalière qu’elle pratique avec ses propres animaux de compagnie ou dans les zoos de Paris. À Chouch, elle appuie sur le déclic lorsqu’elle aperçoit troupeaux de buffles ou de moutons angora.

Son intérêt pour les populations ne se limite pas aux populations nomades et à leurs animaux, car par chance, elle assiste aux festivités du Norouz, le nouvel an persan. À Chouch, cette célébration du renouveau du printemps fêtée autour du 21 mars est l’occasion d’un défilé qu’elle saisit des hauteurs du site archéologique voisin.

Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Apadana : escalier est, triangle et panneau central ; colonnes ioniennes   Janet-Le Caisne, Éliane (1906-2000), Griffon ailé en provenance du site de la Chogha Zanbil

Enfin, ce séjour de quelques mois permet à Éliane Janet-Le Caisne de mettre à profit son savoir-faire dans la photographie de monuments ou d’œuvres d’art. Ce savoir-faire, qu’elle utilise professionnellement au profit des musées, des Monuments historiques ou d’historiens d’art, se concrétise dans les clichés qu’elle a pu prendre des merveilles de la Perse. Ainsi, elle promène son objectif dans les sites antiques de Persépolis ou Pasagardes. Cette image de l’Apadana de Persépolis constitue une belle vue d’ensemble du site. Quant aux objets d’arts, elle les fige en visitant le musée national de Suse.


Actuellement, la MPP a  mis en ligne 7530 vues du fonds Éliane Janet-Le-Caisne sur la base Mémoire du Ministère de la culture. Parmi celles-ci, on retrouve les 372 photographies iraniennes prises par la photographe durant l’hiver 1969-70. 

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