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Voyages et Expéditions

Les visites virtuelles des fonds voyages et expéditions de la MPP
visite guidée

FÉLIX BONFILS (1831-1885)

Félix Bonfils est né en 1831, à Saint-Hippolyte-du-Gard. Il est tout d'abord relieur et imprimeur puis apprend la photographie et l'héliogravure auprès de Niepce de Saint-Victor, neveu de Nicéphore Niepce. Il ouvre alors à Alès un atelier de portrait et de photographie d'architecture. En 1864, il publie un album photographique sur l'église Notre-Dame-des-Mineurs à La Grand-Combe (Gard) commandé par l'architecte Pierre Chabrol (1812-1875). Cependant, le Liban découvert au cours de plusieurs voyages effectués entre 1861 et 1864 ne cesse de l'attirer, et en 1867, il décide de s'y installer définitivement avec Lydie (1837-1918), sa femme, et leurs deux enfants, Adrien (1861-1929) et Félicie.

Félix Bonfils, Arche centrale de l'arc de triomphe de Palmyre (Syrie), s.d
Félix Bonfils, Arche centrale de l'arc de triomphe de Palmyre (Syrie), s.d
© Ministère de la Culture (France), MPP, diff RMN-GP

La production de l'atelier

L'atelier réalise des portraits, des scènes de genre, des photographies de paysages et de monuments prises en Égypte, Syrie, Palestine, Grèce pour l'essentiel. Ces images sont vendues à des touristes qui ne disposent pas encore de cartes postales, lesquelles ne viennent concurrencer la photographie qu'à partir de 1880. Pour constituer son catalogue, Félix Bonfils reçoit l'aide de photographes locaux, également originaires du Gard : Tancrède Dumas (1830-1905) et Jean-Baptiste Charlier (1822-1907). Il voyage dans tout le Proche-Orient pour rapporter des clichés, tandis que sa femme reste à Beyrouth et se spécialise dans le portrait. Parmi les auteurs qui travaillent pour l'atelier figurent également son fils Adrien et des photographes anonymes.

La photographie en Orient connaît alors son âge d'or. Nombreux sont les studios qui se créent pour répondre à la demande toujours forte des voyageurs occidentaux aisés. Cependant, l'atelier Bonfils fait partie de ceux qui allient les impératifs commerciaux à une production intense remarquée pour sa qualité et sa diversité. Ses photographies d'architecture retiennent l'attention par leur composition étudiée, la recherche de contrastes, de profondeur, de lignes de fuite, de perspectives insolites, mais aussi par la présence discrète de personnages qui invitent encore à un autre voyage.

En 1871, Félix Bonfils est à Paris pour recevoir de la Société française de photographie une médaille récompensant ses épreuves sur l'Égypte, la Palestine et la Syrie. Il fait état à cette occasion d'un catalogue de 15 000 tirages, 591 négatifs et 9 000 vues stéréoscopiques.

Alès et Beyrouth

La notoriété de l'atelier doit également beaucoup au dynamisme commercial de Bonfils. Soucieux d'élargir la diffusion, il utilise les services d'agents qui commercialisent sa production à l'étranger, notamment en France et dans les pays anglophones, comme en témoignent les légendes bilingues imprimées sur de nombreux tirages. Il enrichit l'offre de vues vendues à l'unité par l'édition d'albums. En 1872, il publie notamment « Architecture antique » chez Ducher à Paris.

En 1875, Félix Bonfils regagne la France pour assurer la diffusion sur une plus grande échelle. Il ouvre une succursale à Alès, où il organise la vente par correspondance de ses photographies, détaillées dans un catalogue publié en 1876. En 1877, il publie 5 volumes comportant chacun une quarantaine de photographies soigneusement décrites : « Souvenirs d'Orient : album pittoresque des sites, villes et ruines les plus remarquables... » . Pour cette série, il obtient une médaille à l'exposition universelle de Paris en 1878 et une autre à Bruxelles en 1883.

Lydie et Adrien sont restés à Beyrouth où ils s'occupent du studio. Celui-ci reste ouvert même après la mort de Félix en 1885. Adrien enrichit le catalogue grâce à une équipe de photographes parmi lesquels on peut citer Rombau, Saboungi et Hakim. Il abandonne la photographie en 1895, mais Lydie, première femme photographe du Proche-Orient, continue à développer l'affaire en ouvrant des agences à Jérusalem et Baalbek. En 1909, elle s'associe à Abraham Guiragossian qui reprend l'atelier à sa mort, en 1918. La fermeture définitive n'intervient qu'en 1938.

La maison Bonfils reste sans conteste une des plus importantes et des plus actives du Proche-Orient durant soixante-dix ans.

Félix Bonfils, Ruelle allant au palais d'Hérode, Jérusalem (Israël), s.d
Félix Bonfils, Ruelle allant au palais d'Hérode, Jérusalem (Israël), s.d
© Ministère de la Culture (France), MPP, diff RMN-GP

Bonfils à la MPP

Les tirages commercialisés par Bonfils sont des épreuves sur papier albuminé obtenues à partir de négatifs au collodion humide. L'ensemble de près de 500 tirages conservé à la MPP a été acheté en 1895 à l'éditeur d'art Roux.

Les sources sur Félix Bonfils

Les sources de Félix Bonfils

Félix Bonfils, Receuil. vues de Grèce, d'Egypte, de Palestine et de Syrie, Beyrouth, 1870

Félix Bonfils, Architecture antique : Egypte, grèce, Asie Mineure, 1872

Félix Bonfils, Catalogue de vues photographiques de l'Orient, 1876

Félix, Adrien et Lydie Bonfils, Photographs of the Middle East, circa 1860-1900

Les photographies de Félix Bonfils sur POP

Autres collections

Eugène Lefèvre-Pontalis, le châtelet et l'entrée du château, 1930

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