Gladys
« Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? » (Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice aux pays des merveilles, 1865)
Gladys débuta sa carrière de photographe à la fin des années 1970 et signe ses photographies de son seul prénom. Ses premières images en noir et blanc explorent un monde où se côtoient souvenirs d’enfance, paysages imaginaires et récits poétiques. Elle montra rapidement ses photographies dans plusieurs expositions personnelles, parmi lesquelles Lieux de mémoire à la galerie du Château d'eau de Toulouse (1980) et publia Album en 1993.
En 1987, Gladys bénéficia de la bourse Villa Médicis hors les murs et partit en résidence au Japon. La série Mamonakou prolonge un travail sur le corps et l’écriture entamé au milieu des années 1980. En 1989, elle reçut le prix Nièpce pour cette série présentée dans de nombreux centres d’art en France et au Japon. Lors d’un second séjour, guidée par Miho, elle poursuivit son travail sur le nu découvrant les paysages autour des Onsen (sources thermales).
Au milieu des années 1990, les séries Tête et L’Envers du visage, long travail de recherche sur le portrait, menèrent Gladys à s’interroger sur ce qu’est un visage et sur les codes de sa reconnaissance. Elle photographia ses modèles le visage renversé sur un fond noir, le spectateur perdant ses points de repère habituels. Seul son regard donne un sens nouveau à l’image. Gladys ne se contente pas de l’objectivité de la réalité de la texture du visage ou du crâne, toujours présente : elle imagine ici de nouveaux paysages de rides, de peau et de chair.
Gladys a toujours été fascinée par l’instantanéité du Polaroid en noir et blanc, comme dans les séries Casa Ortiz et Gens de Bourges, ou en couleur pour la série Les 1001 nuits et pour Déplacements, une série de grands portraits fragmentés réalisés à la chambre 50 x 60. Plus tard, en 2001, à la manière des Voyelles d’Arthur Rimbaud, Gladys présenta des polyptiques couleur dans l’exposition Les Couleurs de l’eau à la galerie Baudoin Lebon. De la fin des années 1990 jusqu’à aujourd’hui, elle affirme l’évidence de la couleur dans ses images dépouillées aux couleurs denses du Presque rien.
Que l’on s’attarde sur les photographies de ses premiers voyages au Maroc et en Égypte, ou bien que l’on regarde les images prises en Grèce au cours de fréquents séjours, la Méditerranée et ses couleurs tiennent une place particulière dans le travail de Gladys. En 2014, elle réunit les photographies prises par son père pendant son enfance à Oran et les associa aux siennes dans l’exposition Les Escaliers de la plage présentée lors du Mois de la photographie à Paris.
Tout au long de sa carrière, Gladys a répondu à des commandes, notamment pour la ville de Saint-Denis lors de l’arrivée du tramway, et pour l’AP-HP pour laquelle elle photographia les infirmières s’occupant des malades du sida en 1992. Elle travailla pour la presse, publiant ses images dans Le Monde, Libération, Lire et réalisa d’audacieuses compositions pour les couvertures des hors-série du magazine Science & Vie. Elle fut aussi photographe de mode pour le magazine Marie-Claire Bis et le magazine japonais Hi Fashion.
En 2021, Gladys a fait don de son œuvre photographique à l’État. Actuellement, 1 192 tirages et 18 cartons d’archives sont conservés par la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) au fort de Saint-Cyr. Elles sont consultables sur rendez-vous. Contact : mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr
Une partie des tirages de Gladys numérisés sont disponibles sur la base de données Mémoire, accessible par la Plateforme ouverte du patrimoine (POP). Vous pouvez également visiter le site internet de Gladys.
Toutes les images sont de Gladys © Ministère de la Culture, MPP, diff. RMN-GP
Prix et bourses
En 1980, Jean Dieuzaide l’exposa à la galerie du Château d’eau de Toulouse avec Lieux de mémoire.
Elle y retourna en 2007 pour y présenter une rétrospective Table des matières 1980-2007.
Entre 1987 et 1992, grâce à la bourse Villa Médicis hors les murs, elle fit six séjours au Japon ; son travail en fut fortement influencé (séries Mamonakou, Miho).
En 1989, elle obtint le prix Niépce et son travail fut exposé au palais de Tokyo à Paris.
En 2007, elle fut la lauréate du prix Femme artiste, décerné par les Amis du National Museum of Women in the Arts, Washington DC (États-Unis).
En 2000, elle obtint le 3e prix des Gens et des Livres du Centre national du Livre.
En 2018, elle fut lauréate du prix Lucien Clergue au festival Sept Off 2018 à Nice (Alpes-Maritimes).
Expositions personnelles
2022 : Mons-en-Barœul, galerie Destin sensible, Centre régional de la photographie, "Le médium à l’épreuve, 40 ans de photographie au CRP", Vittoria 33.
2022 : Montpellier, Pavillon populaire, Métamorphose - La photographie en France 1968-1989.
2018 : Nice, Sept Off, 20e festival de la photographie méditerranéenne, Les Endormis-Tokyo.
Cadaqués (Espagne), Cadaqués Festival, Déplacements et Black & Blue.
2016 : Arles, Comptoirs arlésiens de la jeune photographie, Le Presque rien.
2015 : Rome, galerie Interzone, Pola-To-o-kyo-o.
2014 : Paris, Mois de la photo, galerie du Montparnasse, Les Escaliers de la plage.
2011 : Paris, exposition d’atelier, Printemps Polaroid.
2010 : Paris, Exposition d’atelier, Précieux Polaroid.
Lyon, galerie Philippe Darmedru, Nus japonais et autres.
2007 : Toulouse, galerie du Château d’eau, Table des matières 1980-2007.
2006 : Épinal, Musée de l'image, L'amour des images, Tête, Archéologie du présent.
Rennes, galerie photo Fnac, Couleur verte.
2004 : Paris, exposition d’atelier, Curiosités.
2003 : Paris, exposition d’atelier, Le Rouge et le Noir & Blanc.
Évreux, Maison des arts, Le Visage et l’envers
2001 : Paris, galerie Baudoin Lebon, Les couleurs de l’eau.
Paris, galerie photo Fnac-Italie, Couleur verte.
1998 : Brest, Centre atlantique de la photo-galerie du Quartz.
1997 : Paris, Urba images, Japon suite inédite.
1996 : Lausanne (Suisse), Espace Saint-François.
Copenhague (Pays-Bas), Fotografisk Center, Le Langage de l’intimité.
1995 : Grenoble, Artothèque, Casa Ortiz, Laredo (Texas).
1994 : Paris, Mois de la photo, galerie Les Ateliers, Gens de Bourges.
1993 : Bourges, Maison de la Culture, Gens de Bourges.
1992 : Tokyo (Japon), Museo Amuser Komatsu, Les Mille et une nuits.
Lérida (Espagne), Primavera Fotografica 92, Mamonakou/
1991 : Bourges, Maison de la Culture, Miho et paysages.
Paris, galerie photo Fnac.
1990 : Genève (Suisse), galerie Éric Franck, Mamonakou.
Tokyo, Kyoto, Fukuoka, Hiroshima (Japon), Instituts franco-japonais.
Toulouse, galerie du Château d’eau, Prix Niépce.
Kyoto (Japon), Prinz Gallery, Nus.
1989 : Mulhouse, galerie AMC, Mamonakou.
Paris, Centre national de la photographie, palais de Tokyo, Prix Niépce.
Châlon-sur-Saône, musée Nicéphore-Niépce, Prix Niépce.
Paris, galerie du Jour Agnès b.
1987 : Denain, Centre régiopnal de la photographie Nord - Pas-de-Calais, Vittoria 33.
Tokyo (Japon), galerie Zeit-Foto Salon.
1985 : Paris, galerie Agathe Gaillard.
Montbéliard, Centre d’art contemporain.
1984 : Lyon, Octobre des arts, galerie Vrais Rêves, Salle des souvenirs.
1983 : Bordeaux, galerie Arpa.
Rotterdam (Pays-Bas), galerie Perspektiev.
1982 : Genève (Suisse), galerie Éric Franck.
1980 : Toulouse, galerie du Château d’eau, Lieux de mémoire.
Monographies
- Pola-To-o-kyo-o, Rome (Italie), Interzone Galleria Studio Roma, 2015.
- Gladys, Table des matières 1980-2007, Toulouse, Galerie du Château d’eau, 2007.
- Tête, Archéologie du présent, Paris, Éd. Filigranes-Baudoin Lebon, 2004.
- Le Visage et l’envers, Évreux, Maison des arts, 2002.
- La Fenêtre d’en face, Paris, Éd. Filigranes, 2000.
- Gladys, Le langage de l’Intimité, Copenhague, Ed. Fotografisk Center, 1996.
- Gens de Bourges, Paris, Éd. Créaphis, 1993.
- Album Gladys, Paris, Éd. Créaphis, 1993.
- Photographies 1976-1990, Paris, Fnac-Institut d’Orient, 1991.
- Mamonakou 2, CCY/Maison de la Culture Bourges/LARC/Le Creusot, 1990.
- Mamonakou 1, Mulhouse, Éd. AMC, 1987.