
Les images présentes ont été produite par la section photographique et cinématographique de l'armée dés 1915 qui a envoyé un personnel nombreux (10 postes) pour effectuer ces « reportages de guerre ».
À Athènes, dans le cadre de l'École française d'archéologie, Gabriel Millet dirigea les opérations.
La section d'Orient de la S.P.C.A. a procuré des documents particulièrement précieux aux Beaux-Arts. Elle a reproduit d'abord tous les vestiges de monuments et d'objets antiques trouvés au cours de l'établissement de tranchées. Elle a aussi visité des régions de la Macédoine et de la Grèce peu connues et mal explorées au point de vue archéologique, et elle en a rapporté des documents d'un prix inestimable. C'est ainsi que tous les couvents et toutes les peintures du Mont Athos ont été photographiés. A Athènes même, des séries précieuses de vues sur les monuments antiques ont été constituées. Tous ces documents serviront à illustrer les recueils archéologiques publiés par les armées de la République.
Pour les besoins de l'armée d'Orient, l'État-Major et services techniques, la S.P.C.A. a organisé à Salonique un détachement d'opérateurs munis d'un laboratoire et de tout le matériel nécessaire au développement et au tirage des clichés recueillis sur place.
2° Les services d'Aviation de cette armée ont fait exécuter plusieurs films d'instruction par la S.P.C.A.
3° La S.P.C.A. a été chargée d'une édition de cartes postales pour la correspondance des troupes d'Orient.
Rapport de 1918 sur le SCPA.
Nota Bene : Les tirages numérisées présentées ici ont été classées par le SPCA dans un fonds Orient. Les noms de lieux sont ceux utilisés à l'époque.
Source : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/ que nous remercions.
L'attentat de Sarajevo (28 juin 1914) est l'élément déclencheur de la Première Guerre mondiale. Le jeu des alliances oblige les puissances européennes à s'engager les unes après les autres dans le conflit :
- 28 juillet 1914 : l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
- 6 août 1914 : l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie.
- 11-12 août 1914 : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Autriche-Hongrie.
- 1er novembre 1914 : l'Empire ottoman entre en guerre aux côtés des puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie).
L'offensive des Dardanelles (1915)

Fin 1914, pour créer un second front, Winston Churchill, premier Lord de l'amirauté britannique, propose un plan d'offensive contre Istanbul, capitale de l'empire Ottoman. Une expédition navale et terrestre doit forcer le détroit des Dardanelles afin de ravitailler la Russie par la Mer Noire et contribuer à l'encerclement des Empires centraux.
- 19 février 1915 : début de l'opération alliée des Dardanelles.
- 23 mai 1915 : l'Italie déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie.
- 5 octobre 1915 : le débarquement des troupes françaises, britanniques, australiennes et néo-zélandaises à Gallipoli a lieu le sous le feu des troupes ottomanes commandées par le général Liman von Sanders, en novembre, elles arrivent également à Salonique.
La retraite de Serbie (1915)
La Serbie, après un début de campagne contre l'Autriche-Hongrie assez favorable qui lui permet de reprendre Belgrade tombée dès décembre 1914, se retrouve en situation critique après l'entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux (23 mai 1915) et l'offensive générale austro-germano-bulgare déclenchée; le 6 octobre 1915.

Maurice Sarrail, général français (1856-1929), prend le commandement de l'Armée française d'Orient le 3 octobre 1915. Il deviendra commandant en chef des Armées alliées d'Orient le 11 août 1916 jusqu'au 21 décembre 1917 où il sera rappelé à Paris.

Le repli de l'armée serbe à Corfou








Les armées alliées à Salonique
L'installation des armées alliées à Salonique (octobre-novembre 1915)
Le camp retranché de Salonique
Le camp de Salonique suscite les réserves des Britanniques qui veulent préserver leur présence en Égypte, menacée par les ambitions germano-turques, et en Mésopotamie pour protéger les puits de pétrole perses. En France, le président du Conseil Aristide Briand est partisan du maintien de ce front secondaire contre l'avis même du général en chef Joffre pour lutter contre l'influence allemande sur la Grèce et aider la Roumanie. Ne disposant que de troupes affaiblies par des épidémies et n'obtenant le renfort que d'un bataillon d'Indochinois, le général Sarrail se contente de consolider le front autour du camp retranché de l'armée alliée composée de Français, de Britanniques, de Russes, d'Italiens, d'Albanais, de Serbes, de Macédoniens, de Roumains, d'Australiens et Néo-Zélandais.
Les soldats doivent lutter contre la maladie, (près de 95 % des soldats entre 1915 et 1918, soit près de 360 000 victimes et un corps médical peu nombreux et mal équipé) : dysenterie, scorbut, maladies vénériennes et surtout un paludisme endémique, endiguée en 1917.
Les blessés en provenance du front serbe sont acheminés sur les navires-hôpitaux réservés aux opérations chirurgicales, dans la rade de Salonique, les soldats qui succombent à leurs blessures sont jetés à la mer.
La vie à Salonique
La population, d'environ 157 000 âmes, compte plus de Turcs et de Bulgares que de Grecs. Les Alliés ne trouvent guère de soutien auprès des Saloniciens, aussi Sarrail, pour combattre les espions bulgares et turcs, organise-t-il son 2e Bureau pour contrôler l'administration grecque, peu favorable à la présence des Alliés à Salonique.
Les hésitations de la monarchie grecque
Après deux années d'hésitations, les Alliés obtiennent l'abdication du roi Constantin en faveur de son fils, Alexandre, et Venizelos déclare la guerre aux puissances centrales le 3 juillet 1917, apportant l'année suivante le concours d'une dizaine de divisions d'infanterie.
Les autres fronts des Balkans
Sur le front de Florina et de Monastir (septembre 1916-avril 1917)
Les Bulgares occupent les montagnes qui dominent Florina (nord-ouest de la Grèce), les massifs situés à l'ouest vers le lac Prespa, ainsi que le Kaïmatchalan. Ils font leur entrée en territoire grec les 17-18 août 1916. Dans le même temps, ils envahissent la Macédoine orientale dans le cadre d'une offensive généralisée contre le camp retranché. Le 28 août 1916, la Roumanie entre en guerre aux côtés des Alliés.
En raison de leurs pertes, les Alliés cessent l'offensive et s'engagent dans une guerre de position.
Fin de l'hiver 1916-1917 : le moral des armées alliées est bas : climat, pertes humaines dues aux combats et à l'épuisement des hommes.
La campagne d'Albanie (décembre 1916 – mai 1917)
La Roumanie, après les succès du général russe Broussilov en juin 1916 sur le front austro-hongrois est au nord des Carpates, entre en guerre aux côtés des Alliés le 28 août 1916 et attaque au nord, en direction de la Transylvanie, couvert par les Russes.
Après une offensive victorieuse, la Roumanie est prise en tenailles entre les troupes austro-allemandes du général Falkenhayn au nord et les troupes bulgares et turques du général Mackensen au sud : Bucarest tombe le 6 décembre.
Les Empires centraux disposent désormais d'une importante production de céréales ainsi que des champs de pétrole et de gaz, soulageant les effets du blocus.
La défaite roumaine ruine les espérances liées au front d'Orient malgré une bonne résistance de l'armée de Sarrail face aux attaques bulgares et la prise de Monastir en Serbie par des troupes franco-serbes le 19 novembre 1916, première victoire de la stratégie périphérique. L'armée d'Orient est réduite à la défensive et doit se préparer à des actions pour faciliter les opérations sur les autres fronts.
Des opérations militaires sans grande envergure sont menées en Macédoine grecque : Région du Pella et de l'Emathie, région du Gandac et du lac Doïran, et dans le Bas Vardar.
La campagne de Grèce et l'entrée dans Athènes (juin 1917)
Le front d'Orient en 1918
Les Armées alliées d'Orient 650 000 hommes peuvent affronter les armées ennemies, composées seulement de 400 000 en majorité bulgares.
La situation des Alliés s'améliore peu à peu. L'Empire ottoman, inquiet de ce qui se passe sur son front asiatique, l'Autriche, bloquée devant le front italien, et l'Allemagne, concentrée sur son offensive en France en mars 1918 retirent une partie de leurs troupes des Balkans.
La Bulgarie reste donc le principal adversaire.
Avant son rappel par Clemenceau pour prendre le commandement de Paris, menacé par l'avance des armées allemandes en mai - juin 1918, le général Guillaumat, a préparé un plan, que reprend à son compte le général Franchet d'Espérey (18 juin 1918 à Salonique) : une offensive généralisée à travers les montagnes.
Après l'accord des gouvernements britannique et italien, réticents, le 15 septembre 1918, l'armée d'Orient passe à l'offensive dans deux directions :
Les divisions serbes progressent appuyées par des unités grecques et françaises.
Un raid célèbre de la brigade à cheval des chasseurs d'Afrique du général Jouinot-Gambetta : 70 kilomètres de montagnes à près de 2 000 mètres d'altitude, sans routes ni cartes ni fantassins et batteries de 75 pour l'appuyer. Les cavaliers foncent en direction d'Usküb, capitale de la Macédoine, prises par surprise le 29 septembre. Cet épisode constitue la dernière charge de l'histoire de la cavalerie française.
Le front bulgare est brisé et un armistitce (le premier de la Guerre) est signé avec la Bulgarie le soir même. Le général Franchet d'Esperey poursuit vers le nord, franchit le Danube et marche sur Bucarest, ouvrant la route vers l'Autriche.
La rupture du front de Macédoine en sepembre 1918 a précipité la défaite des Empires centraux en provoquant la capitulation en chaîne de la Bulgarie (29 septembre), de l'Empire ottoman (30 octobre), de l'Autriche (3 novembre) et enfin de la Hongrie qui ne signe que le 13 novembre.
L'armistice du 11 novembre met fin aux combats.
Près de 300 000 soldats français, dont plus de 50 000 ne sont jamais revenus, ont combattu sur ces terres balkaniques où ils ont vécu une fraternité d'arme avec leurs alliés serbes, italiens, britanniques, australiens, néo-zélandais.
Ceux que Clemenceau avaient appelés avec mépris « les jardiniers de Salonique », leur reprochant longtemps leur inaction, poursuivent la guerre cinq mois de plus que leurs camarades, postés en Roumanie et tenant le front sud de la Russie contre les bolcheviques. Ce n'est qu'en mars 1919 que les poilus d'Orient sont rembarqués d'Odessa avec le sentiment d'avoir injustement été les oubliés de la Grande Guerre.