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Denise Colomb (1902-2004)

Denise Colomb, Objets en papier à brûler sur l'autel des ancêtres pour le Têt, 1937 ©Ministère de la Culture (France), MPP, diff. RMN-GP. 
© Objets en papier à brûler sur l'autel des ancêtres pour le Têt, 1937

Du négatif au livre illustré, de la planche contact au tirage d'exposition, la donation Denise Colomb conservée à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie témoigne de l'œuvre, construite entre hasards et curiosités, d'une femme photographe.

 

BIOGRAPHIE

Née à Paris en 1902, Denise Lœb s'oriente tout d'abord vers une carrière musicale. En 1926, elle épouse Gilbert Cahen, frère de Thérèse Le Prat. Trois enfants naissent de cette union. Au milieu des années 1930, la famille Lœb suit le père, ingénieur du Génie maritime, dans ses différents postes. Sur la route de l'Extrême-Orient, à l'escale de Port Saïd, Denise Colomb achète son premier appareil photographique.

Denise Colomb, Jumeaux aux deux mouettes, 1955
Denise Colomb, Jumeaux aux deux mouettes, 1955
Femme Radé ; [Portrait d'une femme de l'ethnie Rhadé, à la tête couverte par la coiffe traditionnelle], 1936
© Denise Colomb, Femme Radé ; [Portrait d'une femme de l'ethnie Rhadé, à la tête couverte par la coiffe traditionnelle], 1936

De 1935 à 1937, à partir de Saïgon (Indochine française) elle voyage du Vietnam au Cambodge jusqu'en Chine, s'attachant particulièrement au quotidien des peuples rencontrés mais aussi aux paysages grandioses offerts par la baie d'Along ou la Grande muraille de Chine.

À leur retour en France, la guerre et l'Occupation ouvrent une parenthèse dans sa carrière naissante de photographe. En 1942, elle se réfugie a Dieulefit sous le nom de Colomb. Ce nom d'explorateur devient son nom de photographe. En 1947, elle présente dans son appartement les photographies prises en Indochine. Son frère, Pierre Lœb, fondateur de la « galerie Pierre », lui permet de rencontrer de nombreux artistes. Denise Colomb réalise dès lors les portraits d'artistes qui l'ont rendue célèbre. Antonin Artaud, Giacometti, Picasso, Nicolas de Staël, Soulages ou Miro ont tous posé pour elle, dans leur atelier ou leur cadre quotidien.

Désormais, sa carrière oscille entre reportages publiés et expositions, notamment à la galerie Le Minotaure en 1947, à la galerie Pierre en 1957, au musée des Arts décoratifs (1969) ou au Pavillon des Arts (1990).

Elle collabore à diverses revues (Le Leicaïste, Regards, Le Photographe, Réalités) et effectue des travaux de commande pour Point de vue lmages du Monde. En 1948, Denise Colomb se rend aux Antilles à l'invitation d'Aimé Césaire et à nouveau en 1958. En France, elle réalise de remarquables reportages sur l'île de Sein (1950), les cochers de Paris (1954) ou la vie des Halles (1954). Elle parcourt le monde, et tous ses voyages (en Italie, au Portugal, en Israël ou en Norvège) deviennent autant de séries de clichés.

Proche des photographes humanistes comme Édouard Boubat, elle porte une attention particulière aux expressions des visages et aux scènes du quotidien.

La donation Denise Colomb à l'État (1991) a été complétée en 2001 par 1500 épreuves, plusieurs centaines de diapositives couleur et 2300 négatifs pris depuis 1991. Aujourd'hui conservé à la MPP, le fonds se compose de plus de 50 000 négatifs accompagnés de leurs planches contact et de 2000 tirages d'époque ou modernes signés.

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Toutes les images sont de Denise Colomb ©Ministère de la Culture (France), MPP, diff. RMN-GP. 

[ Jean Arp, de trois-quarts, le menton appuyé sur une sculpture ], 1954
© Denise Colomb, [ Jean Arp, de trois-quarts, le menton appuyé sur une sculpture ], 1954