Marc allégret, Deux enfants allant vers un enclos, situé dans le village, République centrafricaine ; Préfecture de Nana-Mambéré ; Abba, 1925-1926

Marc Allégret au Congo (1925-1926)

Marc Allégret au Congo (1925-1926)

Marc Allégret au Congo (1925-1926)

 

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Marc Allégret (1900-1973)

Réalisateur, Marc Allégret, tout comme son frère Yves Allégret, appartient à l'histoire du cinéma français. Photographe le temps d'un voyage en Afrique avec André Gide (1925-1926), il réalise à cette occasion quelque 2000 négatifs acquis par l'État, en 1989 puis en 2007.

Élie Allégret, qui fut le précepteur d'André Gide, demanda à ce dernier de prendre son fils Marc comme élève. Une relation complexe s'établit alors entre le jeune homme et son professeur. À la fois père spirituel, ami et amant, André Gide décide de l'emmener comme secrétaire lors de son voyage en Afrique. À cette occasion, Marc Allégret tourne son premier film, un documentaire de 90 minutes, Voyage au Congo (1927). À son retour, il se lance alors dans une carrière de cinéaste et donne une première chance à Simone Simon, Jean-Pierre Aumont, Michèle Morgan ou Gérard Philipe. Ses plus grands succès décrivent une époque encore insouciante, marquée par une certaine joie de vivre : Lac aux Dames (1934), Gribouille (1937), Entrée des artistes (1938), Julietta (1953), Futures vedettes (1955), En effeuillant la marguerite (1956).

Le voyage

Parti le 18 juillet 1925 de Bordeaux, Marc Allégret accompagne André Gide dans un long voyage de plus de dix mois à travers l'Afrique équatoriale française et le Congo belge. Leur itinéraire les conduit du Cameroun (actuelle République démocratique du Congo) au Tchad en République centrafricaine (ancien Oubangui-Chari). Ils rencontrent les officiels coloniaux mais aussi les populations locales. Et si André Gide, dans son Voyage au Congo – Retour du Tchad s'attache à la description de la faune et de la flore exotiques, Marc Allégret s'intéresse particulièrement aux hommes et aux femmes qu'il rencontre, les photographie et les filme dans leur vie quotidienne, leur habitat et certaines de leurs coutumes qui ne manquent pas de le fasciner, notamment les danses. Le fonds présenté ici est constitué des négatifs réalisés lors de son voyage. Les deux hommes ne sont pas ethnologues et posent sur leurs contemporains un regard oscillant entre préjugés inhérents à leur époque et approche humaniste. Ainsi, l'ouvrage de Gide est considéré comme l'un des premiers à critiquer le régime colonial. Avec Voyage au Congo, les différents médias sont ainsi intimement liés. Les photographies ne sont pas à voir comme de simples illustrations d'un récit écrit ou un double des images animées. Elles sont à la fois indépendantes et complémentaires du film et des Carnets de route. Saisissant les coiffures des femmes, les scarifications et leur mode d'habillement mais aussi l'architecture des cases, qui diffèrent selon les régions visitées, les images de Marc Allégret n'ont néanmoins aucune visée anthropométrique, se distinguant des premières photographies de voyage du milieu du 19e et du début du 20e siècle. Il ne s'agit pas de créer des typologies concernant les populations, mais bien de montrer et faire connaître leur mode de vie ; cette entreprise peut parfois s'avérer un véritable plaidoyer contre le travail forcé, contre la pauvreté des populations locales. Photographier pour faire connaître un ailleurs, telle est la démarche des deux hommes.

Bibliographie

- André Gide, Voyage au Congo suivi du Retour du Tchad et illustré de soixante-quatre photographies inédites de Marc Allégret, Paris, Librairie Gallimard, NRF, 1929.
- Marc Allégret, Carnets du Congo, Voyage avec Gide, Paris, Presse du CNRS, 1993.

 

Filmographie

Marc Allégret, Voyage au Congo, documentaire, noir et blanc, 101 minutes, production Société du Cinéma du Panthéon / Pierre Braunberger, diffusion Les Films du Jeudi, 1927.

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