Il s’agit de 5 135 négatifs sur plaques de verre de format 13 x 18 cm pour la plupart, et de quelques plaques 9 x 12 cm. La plupart de ces photographies ont été publiées dans l’ouvrage d’Espérandieu intitulé Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, édité entre 1907 et 1938.
En 2001, Henri Lavagne fut chargé par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de compléter l’inventaire réalisé par Espérandieu. Ce travail, rendu nécessaire par les nouvelles découvertes réalisées depuis la parution du dernier volume du Recueil et de ses compléments, aboutit à la parution de plusieurs volumes du Nouvel Espérandieu. La nécessité de recourir à l’informatique pour assurer la plus large diffusion possible d’un corpus très volumineux s’imposa rapidement. En 2003-2004, Henri Lavagne et Jean-Daniel Pariset, directeur de la MPP (1996-2015) décidèrent de conjuguer leurs efforts pour mener à bien ce projet. Sur ses crédits propres, la MPP fit numériser la totalité du fonds et remit les fichiers numériques correspondants au Centre Camille Jullian à Aix-en-Provence. De son côté, le Centre assura la logistique informatique et la saisie des notices des objets décrits dans le Recueil. La base de données RBR (Recueil des bas-reliefs), fruit de cette fructueuse collaboration, recense à quelques exceptions près tous les bas-reliefs figurant sur les photographies d’Espérandieu conservées à la MPP. On notera l’existence d’une seconde base de données, la base NEsp (Nouvel Espérandieu), à laquelle la numérisation des photographies a également été profitable (Voir les adresses de ces bases de données dans le paragraphe consacré aux sources).
Pour le Recueil, les objets figurant sur les photographies sont détourés tandis que, sur les images originales, le contexte dans lequel ils ont été photographiés est parfaitement visible. Il s’agit selon les cas d’une salle d’exposition permanente ou d’une réserve de musée, d’une bibliothèque (Chartres), de locaux appartenant à un particulier, d’un site archéologique, d’un champ ou d’un bâtiment dans lequel le bas-relief a été remployé. Le fonds Espérandieu et le Recueil comportent également de nombreuses reproductions de dessins anciens de bas-reliefs trouvés dans les archives. Si l’image de l’objet détouré est privilégiée sur la base RBR, il est également possible d’accéder à l’image originale, éventuellement recadrée (Les noms des fichiers originaux n’ont cependant pas été indiqués).
Les photographies furent réalisées dans des conditions souvent très difficiles : « Une […] cause d’imperfection que je ne puis passer sous silence est due à la médiocre qualité de quelques-unes des photographies dont je me suis servi. Je les aurai, certes, souhaitées meilleures, mais tous les archéologues qui ont travaillé dans les musées savent, par expérience, combien il est difficile d’y obtenir de bons clichés ; l’éclairage y laisse souvent à désirer ; quant au déplacement des pierres qui permettrait d’y remédier, leur poids, leur entassement ou leur fixité sont de tels obstacles, qu’il est préférable, au moins dans la plupart des cas, de n’y point songer » (Recueil général des bas-reliefs de la Gaule, Paris, Imprimerie nationale, 1907, p. VI-VII). On trouve parfois plusieurs prises de vues réalisées du même endroit mais avec des réglages différents. Espérandieu, qui n’avait pas de fortune personnelle, photographiait parfois plusieurs bas-reliefs sur la même plaque, sans doute par mesure d’économie. La lecture de ses images était parfois si difficile qu’il préféra recourir à d’autres photographies que les siennes : il en cita les auteurs dans les notices du Recueil. Le fonds Espérandieu de la MPP ne concerne que les photographies d’Espérandieu publiées dans le Recueil. Comme l’indique Henri Lavagne (→ notice biographique consacrée à Émile Espérandieu sur le site de l'INHA), le ministère de l’Instruction publique n’avait autorisé que des reproductions en simili-gravure moins onéreuses que d’autres procédés, ce qui explique leur qualité médiocre (Malgré les prouesses du graveur Henri Demoulin auquel Espérandieu rend hommage : Recueil..., p. 7, note 1.). Il rappelle que « si l'on examine les plaques de verre de format 13 x 18 qui sont les témoins de son énorme illustration, on est surpris de la grande compétence d'Espérandieu comme photographe [...] "commis-voyageur" de la sculpture gallo-romaine, comme il le dit plaisamment, transportant dans tous les musées de France sa lourde chambre noire photographique (4,8 kg) et les pesantes boîtes de plaques de verre qui sont nécessaires aux milliers de clichés exécutés ». Les objets étaient quelquefois mis en scène (ESP02237 et ESP02615). Dans certains cas, ils étaient pris in situ, avant leur transport dans un musée (ESP02466).
Dans la base Mémoire, l’origine des objets a été indiquée toutes les fois que cela était possible, éventuellement à partir des informations figurant sur les négatifs, notamment pour ceux présentant des objets qui ne sont pas publiés dans le Recueil. En effet, Espérandieu photographie quantité de statuettes en bronze mais aussi bon nombre de céramiques, grecques pour la plupart, ainsi que des sculptures, bas-reliefs ou rondes-bosses conservés dans des musées italiens. On trouve également un petit ensemble de vues d’un site archéologique, peut-être le Vieil-Évreux ou Alise-Sainte-Reine, et, plus inattendues, quelques images de lieux protégés par des sacs de sable prises juste avant la Seconde Guerre mondiale.
Les objets photographiés, y compris ceux publiés dans le Recueil, proviennent de France mais aussi d’Allemagne, de Belgique, du grand-duché du Luxembourg, d’Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de Suisse. Certains d’entre eux ont aujourd’hui disparu, ce qui confère un intérêt supplémentaire aux prises de vues d’Espérandieu.
Description des photographies
La quasi-totalité des informations contenues dans le champ « observations » de la base Mémoire provient des notices de la base RBR communiquées à la MPP par le Centre Camille Jullian en 2018. Le texte en a cependant été allégé de façon à ne conserver que les informations relatives pour l’essentiel à l’iconographie du sujet représenté. La vocation de la base Mémoire est de décrire les photographies d’Espérandieu. Pour la description des objets, on consultera la base RBR.
Sources
Fonds Espérandieu de la MPP
- MPP, dossier du fonds 0080/375 [non archivé]
- MPP, 80/74/57, dossier Espérandieu
Corpus des bas-reliefs
Espérandieu, Émile, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine, Paris, Imprimerie nationale, volumes I à XI, 1907-1938.
On notera qu’à ces onze volumes rédigés par Espérandieu (soit 7 818 notices) se sont ajoutés, entre 1947 et 1965, quatre suppléments dus à Raymond Lantier et un cinquième de tables, édité par Paul-Marie Duval en 1981, après le décès de Lantier.
- Base de données RBR et NEsp : https://sculpturo.huma-num.fr/base/
Des photographies d'Espérandieu sont également conservées au palais du Roure à Avignon et au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. On trouvera la description de ces fonds dans la biographie d’Espérandieu de Henri Lavagne citée plus haut. Ce dernier indique également la présence d’archives provenant d’Espérandieu dans le fonds de la bibliothèque Méjanes à Aix-en-Provence et à la bibliothèque de l’INHA.
Contenu du fonds
5 135 négatifs sur plaques de verre.
Date des prises de vues
Avant 1934 pour les photographies publiées dans le Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine d’après ce qu’Espérandieu indique dans sa correspondance1. Pour le reste, les dernières photographies qui peuvent être datées ont été prises en 1938 ou début 1939.
1 Henri Lavagne, « La base de données du Nouvel Espérandieu : une sauvegarde de la mémoire collective », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 151ᵉ année, n° 4, 2007, p. 1537.