L'architecte du mois : Lucien Magne (1849-1916)

Né à Paris et formé à l'École des beaux-arts sous la tutelle de son père, Auguste-Joseph Magne (1816-1885), Lucien Magne s'inscrit dans une lignée familiale dédiée à l'architecture et aux arts, illustrée par son père qui fut architecte de la ville de Paris, son grand-père, Pierre Magne (1790-1871), qui œuvra à Étampes (Essonne), puis son fils, Henri-Marcel (1877-1944), peintre et décorateur, issu de son mariage avec Lucile Le Verrier (1853-1931), fille du grand astronome Urbain Le Verrier (1811-1877) qui découvrit la planète Neptune.
En 1877, il fut nommé architecte du diocèse d'Autun, puis, en 1888, du diocèse de Poitiers. Son expertise s'étendit également à la restauration d'édifices historiques, dont les églises de Montmorency (Val-d’Oise), Bougival (Yvelines), Taverny (Val-d’Oise), et, surtout l'abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire). Comme architecte diocésain, il dirigea plusieurs campagnes de restauration à Angers, notamment l'hôtel Pincé, l’abbaye Saint-Serge et la tour Saint-Aubin. On lui doit aussi la restauration du château de Saumur. Il travailla enfin à la construction du chœur et du clocher de la basilique du Sacré-Cœur à Paris, entre 1904 et 1916.
Progressant dans sa carrière, il fut nommé inspecteur des monuments de la Ville de Paris, puis architecte des Monuments historiques, inspecteur général adjoint des Édifices diocésains (1900) et inspecteur général des Monuments historiques (1901). En parallèle, il devint professeur d'histoire générale de l'architecture à l'École des beaux-arts en 1891, et enseigna l'art appliqué au Conservatoire des arts et métiers à partir de 1896. En 1894-1895, il participa à une mission en Grèce au sein de la Commission internationale chargée de la conservation du Parthénon.
Ses efforts de préservation l'amenèrent à créer en 1910 un musée du vitrail au palais du Trocadéro.