Zola et la photographie

Royan a, de longue date, une tradition d’art photographique. À la fin du 19e siècle, Émile Zola y passe trois étés, invité par son éditeur, Georges Charpentier. C’est lors de son dernier séjour, en 1888, que l’auteur est initié à la photographie par le journaliste et imprimeur Victor Billaud. S’il s’étonne alors de la « fureur photographique » qui s’est emparée de Billaud et de son éditeur, il semble bien qu’il soit lui aussi atteint par cette même « fureur ». À partir de 1894, Zola, photographie le monde qui l’entoure, muni de nombreux appareils, et développe lui-même ses clichés dans les laboratoires qu’il installe dans ses diverses résidences. Le résultat est impressionnant : environ trois mille clichés dont plus de deux mille sont encore aujourd’hui conservés. 

En 2017, la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) a acquis en vente publique un ensemble de 2018 négatifs sur plaque de verre, réalisés par l’écrivain entre 1894 et 1902. Après une restauration de 500 d'entre elles en 2019, le fonds à intégré la base Mémoire sur la Plateforme ouverte du patrimoine (POP).

Zola et la photographie est une exposition réalisée par le musée de Royan, en partenariat avec la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) et les archives départementales de Charente-Maritime ; elle présente une sélection de près de quatre-vingt-dix tirages. De Royan, elle nous entraîne à Médan (Yvelines), propriété d’Émile Zola, à Verneuil-sur-Seine (Yvelines), où il photographie sa maîtresse et ses enfants, puis en Italie, à Londres durant son exil et bien sûr à Paris. Enfin, c’est la découverte de l’Exposition universelle de 1900, à Paris, véritable temple de la modernité, qui le fascine totalement.